La lettre d'information EIF-FEL pour tout savoir sur les actualités du réseau

Interview avec  Xiomara Palma, chargée de l'apprentissage du français chez UniR

Pouvez-vous nous présenter l'association UNIR et ses principales actions? 

L'association UniR œuvre à l'accompagnement des demandeurs d'asile et des réfugiés dans leur démarche de reprise d'études universitaires.

Face aux défis tels que le manque d'information et d'encadrement dans cette transition, UniR propose un programme complet visant à répondre à leurs besoins spécifiques. Cela inclut une orientation individualisée, mettant en valeur leurs expériences antérieures dans l'élaboration d'un projet professionnel, ainsi qu'un soutien dans les démarches administratives. Toutefois, même en bénéficiant d'un accompagnement, la barrière de la langue constitue un obstacle significatif. C'est pourquoi UniR propose des cours de FLE et met à disposition des outils linguistiques afin de permettre aux bénéficiaires d'accéder à l'université.

Une montée en compétences est proposée à différents niveaux : linguistique, professionnel et personnel. Cela passe notamment par des ateliers socio-professionnels, dédiés à l'amélioration de compétences professionnelles ou bien par un accompagnement plus personnel à travers des ateliers d’art thérapie, de groupe de parole animés par des professionnels de la santé. L'objectif est de continuer à développer le bien-être des personnes accompagnées, en reconnaissant que les acteurs impliqués ne sont pas formés à tous les besoins.

En combinant ces différentes initiatives, UniR vise à valoriser les parcours des personnes réfugiées et demandeuses d'asile, favorisant ainsi leur intégration en France.

Pouvez-vous nous parler d’un projet dont vous êtes fiers? 

La pertinence de la question du genre est devenue évidente dès le départ en raison du faible nombre de femmes présentes dans notre association. Cela a conduit à une recherche approfondie, à partir de laquelle le programme Intercultur'elles a été créé en 2020. 

Intercultu’relles est un programme de mentorat en binôme entre une femme réfugiée et une femme locale, centré sur l'élaboration de projets de reprise d'études. Face à son succès, le nombre de binômes a doublé depuis sa création, accompagnant toujours plus de femmes vers la reprise d’études.  

Recevez-vous de nombreuses demandes ? Si oui, êtes-vous en mesure d’absorber cette demande? 

En 2023, notre objectif était d'accompagner 2000 personnes, et à mi-année, nous avions déjà atteint cet objectif. Nous avons observé une augmentation exponentielle de la demande, ce qui témoigne d'un besoin croissant mais aussi d’une meilleure connaissance de l’offre. En effet, de plus en plus de personnes sont conscientes qu'elles peuvent avoir accès à l'éducation supérieure, ce qui se traduit par une augmentation des demandes d'accompagnement.

Pour absorber cette demande, l’équipe d’UNIR a décidé d’augmenter ses effectifs. En 2022, nous avions 7 employés et  nous sommes 11 aujourd’hui. Cette augmentation de nos effectifs témoigne de notre capacité à nous adapter à la demande croissante.

Depuis quand êtes-vous adhérent de Réseau EIF-FEL, et quels liens entretenez-vous avec celui-ci? 

Nous sommes membres de Réseau EIF-FEL depuis l'année dernière. Notre premier contact avec ce Réseau s'est établi lors des formations pour les prescripteurs, nous permettant ainsi de nous intégrer dans l'univers de Réseau EIF-FEL.

Par la suite, notre participation aux événements et réunions nous a permis d'entrer en relation avec d'autres associations et structures, de renforcer nos liens avec eux, et de rester informés sur les pratiques et initiatives en cours. En d'autres termes, cela nous a aidés à développer notre réseau.

Enfin, le Réseau EIF-FEL joue un rôle important dans l'orientation des bénéficiaires vers UniR. Chaque mois, au moins une personne est orientée vers nous par EIF-FEL. Cette collaboration nous a permis d'atteindre un public plus large et de développer des relations fructueuses avec d'autres associations.

La connaissance de l'offre de formations permise par Réseau EIF-FEL nous a également permis de constater qu'il existe peu d'associations similaires à UniR, ce qui nous a donné une nouvelle perspective sur notre programme. 

Quelles sont vos perspectives pour l'avenir ? 

Notre programme devient de plus en plus complet. Un de nos principaux défis réside dans l’insuffisance du nombre d'heures de cours de français, mais nous comptons renforcer ce volet en ajoutant des heures supplémentaires. Notre objectif est d'atteindre 100 heures de formation dans l'année à venir ou la suivante.

Actuellement, nous proposons 4 niveaux de cours, mais nous prévoyons d'élargir notre offre à 6 niveaux, en créant des niveaux tremplins entre le niveau A1-A2 et le niveau B1-B2. En effet, nous avons constaté qu’une fois le niveau acquis, il reste toujours des aspects à renforcer, notamment pour les personnes qui envisagent de s'inscrire à l’université. 

Notre objectif est donc de continuer à développer cet accompagnement global en renforçant les compétences professionnelles, personnelles, sociales et linguistiques de nos bénéficiaires et avec des cours de français plus pertinents et alignés sur nos objectifs. 

N’hésitez pas à découvrir le site internet d’UniR!
 

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